vita, vita, vita....

Byung-Chul Han, dans « la société de la fatigue », réexamine les notions de « vita activa » et de « vita contemplativa ». Il parle de l’hyperactivité comme « symptôme » de la fatigue spirituelle, de la primauté de l’action sur la réflexion dans « un monde pauvre en interruptions, en entre-temps, en temps intermédiaires ».

Peut-être alors faudrait-il nommer ce nouveau paradigme de l’homme contemporain en prise avec le temps qui lui manque à la production fragmentaire de lui-même. Je suggère le terme de « vita productiva »…

On sait ce qu’il en est de la surproduction, en termes de marché économique. A trop se produire, sans prendre le temps de la patience, et de la nécessaire confrontation à la négativité qui participe à la notion de valeur, la sienne propre risque de se réduire à portion congrue. On pourrait même en prédire la disparition totale : c’est d’ailleurs peut-être là qu’est aujourd’hui le stupide pari de l’humanité (ou de l’inhumanité) : j’agis donc je suis amené à enfin disparaître, à moi-même comme aux autres. Les djiadistes forcenés ont semble-t-il déjà éclairé la route que le tout à consommer et le tout à produire de nos sociétés occidentales ont pris le soin d’ouvrir au bulldozer.

 

M Bozec.



12/03/2016
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