trump for président(17/11/20)
Trump serait-il l’archange annonciateur de la fin du politique ? La vacuité de son propos, comme celle du personnage en annoncerait-elle l’ultime vacuité?
Plus de secret, plus d’illusion, pas de séduction, mais une obscénité radicale. C’est la fin du jeu du politique qui, somme toute, était une sorte d’exvoto social : personne, hormis les politiques ne voulait du politique. Et voilà que lui, il s’arroge l’expression même du politique en tant que mise en abyme irréversible dans la répétition du même. Ce qu’il veut, ce n’est pas du politique, mais c’est la mise en orbite du monde autour de sa personne jusqu’à pouvoir le révoquer, l’absorber comme le ferait un trou noir dans l’espace. C’est une forme d’invagination du politique qui aspirerait tout ce qui touche à sa sphère en le contaminant irrévocablement.
Il annonce l’avènement du tout interchangeable, de la répétition du même, à l’infini. Ses propos complotistes attestent de cette interchangeabilité à l’œuvre, mise en boucle elle aussi à l’infini. Il y a eu élection, mais il s’en tient à une adhésion à son propre mythe déconnecté de toute réalité. Son électorat fait chorus dans une imploration à la disparition, à la révocation ou à la réversibilité du résultat. C’est cela qui est intéressant, à savoir la revendication de l’établissement de l’indécidabilité des choses et l’illégitimité de ce qui fait obstacle, dans une sorte de logique effectivement paranoïaque et régressive en réaction à l’empêchement du tout à jouir tout azimut.
Ce qui doit frustrer ses électeurs, fusionnels à souhait, c’est le refus de voir couronné le représentant de toutes leurs dérives pulsionnelles. C’est une sorte de réaction fusionnelle d’hystérie collective. Ailleurs, c’est de complot dont on accuse les gouvernants : chaque complotiste ayant peut être inconsciemment le désir de se trumpériser à l’envi.
Encore une fois, affaire à suivre…
Marc Bozec.