tonton trump

Ah, les bonnes recettes de tonton Trump ! Difficile d’y résister, surtout quand on a un gros calibre en poche : un bon coup de javel ou de liquide hydro-alcoolique et hop le tour est joué, exit coronavirus ! (et, au passage, quelle maxime ! Pour un peu on le croirait cultivé le rustre…)

 

Il est vraisemblable que ses propos n’aient rien d’anodins, campagne politique oblige. C’est à se demander s’il ne joue pas la carte de l’abréaction dont on sait que nos contemporains, et plus particulièrement nos contemporains américains, sont friands. Il y a aussi une lecture possible et paradoxale : celle de l’intégration du terrorisme dans l’expression du pouvoir. Trump procède du terrorisme, de celui qui ici défie la science comme son propre pouvoir, et qui, en quelque sorte, réveille la mort à son profit, parachevant « la réalité par une entreprise de démolition qui prend aujourd’hui tournure de délire » disait Baudrillard.

 

Ne pourrait-on s’attendre à pareille billevesée de notre côté de l’Atlantique ? Pas forcément du côté du politique. Quoi que…

 

En tout cas, dans cette gestion de la crise, il est surprenant d’entendre chaque soir sur France Info la litanie des chiffres égrainés par le docteur Salomon : il y a quelque chose de lancinant et d’Hypnotique dans la manière d’asséner les données numériques. De même dans la valse du masque : utile ou inutile ? Ou dans celle des traitements : validé ou expérimental ? Il y a là une sorte d’indécidabilité anesthésiante à l’œuvre qui risquerait de provoquer une abréaction doublée d’une décrédibilisation, d’un rejet du propos scientifique ainsi qu’une dilution du politique qui risque de se trouver réduit à s’auto-absorber à la manière d’un trou noir suicidaire.

Le but, en fin de compte, est peut-être de parodier la réalité pour mieux la doubler et s’en abstenir…

 

Marc Bozec.

 



30/04/2020
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