liberté égalité choucroute garnie et dictature(06/08/21)

Liberticide, dictature ; deux mots qui tournent en boucle et dont usent et abusent tant les anti-vaccins que les antis passe sanitaire. A croire qu’il y ait des mots dont on croit pouvoir convoquer la force sans se préoccuper de leur sens. A n’en pas douter l’effet recherché, en les convoquant tout azimut, est celui de l’émotion et de la révolte comme de l’excitation et de l’auto-référenciation immunisante : ce serait en quelque sorte la force de tels mots qui légitimerait tout comportement qui se voudrait  subversif et qui garantirait tout propos même déviant.

 

Alors, liberticide : qui détruit la liberté. Certes, mais laquelle ? Ceux-là même qui se revendiquent de la résistance ont-ils interrogé ce qu’est leur propre liberté ? A y regarder de plus près, il semble que le tout consommable et le tout à jouir, comme le tout à communiquer, soient insidieusement des plus liberticides qui soient : l’ensemble des données qui y sont associées et sont collectées sur le net représente un réel danger potentiel. Qu’une dictature s’en saisisse et le liberticide sera on ne peut plus avéré. Même sans cela, le ciblage est tel que la marge de décision va en s’amenuisant : les téléphones ciblent, géolocalisent, comptent, transmettent des données vers un big data qui n’a rien d’altruiste.

 

Par ailleurs, l’expression de la liberté va de pair avec son contraire, à savoir l’asservissement et la privation, l’assujettissement et la servilité. Cette même liberté se juge à hauteur de ce qu’elle n’est pas, de ce qu’elle évite. Mais dans notre monde qui se veut ultra positif en tout, (même ce qui est négatif, comme l’échec, se doit d’être envisagé de manière positive), il semble qu’il soit impossible de vivre avec un tant soit peu de privation raisonnée et qu’il faille s’emporter au moindre nuage qui viendrait obscurcir le rayonnement de la cité « radieuse » et surtout qui viendrait frustrer et obliger.

 

Certes, ce passe sanitaire pose problème, mais le comportement de certains aussi, sans pour autant qu’on puisse leur renvoyer l’ascenseur en faisant en sorte qu’ils regardent autre chose que leur nombril (dont au demeurant, il me semble bien que le cordon ne soit pas coupé !).

 

Quant à la dictature, si on veut bien la lire comme « la concentration de tous les pouvoirs entre les mains d'un individu », il me semble encore une fois, qu’elle est quand même un peu entre les mains du nouveau sujet…

 

Amis des dictionnaires et du sens, je vous salue.

 

Marc Bozec.



06/08/2021
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