le politique (11/03/21)

Nos politiques se feraient-ils les chancres de l’obscénité et de l’équivalence virale ? Il n’y a plus d’apparence, d’illusion ni même de secret, mais une factualisation sans objet, paradoxale. De même qu’il n’y a plus de jeu du politique, comme il n’y a plus de joueurs ; ainsi pas de risque de l’exclusion, de hors jeu. Le pacte du politique est rompu dans une sorte d’exténuation du sens sans pour autant que puisse subsister la moindre séduction, le moindre échange.

Ce dernier est d’autant plus impossible que tout se vaut, que tout est identique, la chose comme son contraire : il n’y a plus de différence, mais une impunité radicale. Ainsi la chose et son contraire peuvent-elles être quasi concomitantes, et même indistinctes (masque, pas masque, vaccin, pas vaccin, confinement, pas de confinement). Tout semble ainsi indécidable, « détemporalisé » et réversible.

 

 Nous vivons ainsi le temps de la dépression et de la dévalorisation. Tout est affaire de flux et de consommation et d’injonction : il en va ainsi du gouvernement comme de l’individu, du sujet, comme si s’était radicalisée la contamination de l’exploitation de soi par soi et du politique par le politique. L’individu, comme le politique deviennent leur propre objet dans une forme de narcissisme improbable dans lequel Narcisse devient lui-même l’objet d’une contemplation impossible.

 

Voilà donc le politique pris dans les rets de l’autoréférenciation,  base du modèle économique de la consommation de soi (dans l’illusion de l’émancipation et de la singularité et quoi qu’il en soit, le plus loin possible de l’autre).

 

On peut vraiment se demander ce que seront les prochaines présidentielles…

Encore une fois, affaire à suivre, à moins que la messe ne soit déjà dite et que l’affaire, elle, soit déjà dans le sac !

 

Marc Bozec.



11/03/2021
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