le phasme politique 11/07/17

La » république en marche »(LRM) souhaite se « constituer comme un média ». C’en est fini de la sphère du politique ! Voilà qu’il a prétention à « toucher la vie des gens », à « montrer la dynamique de l’engagement citoyen », dixit une chargée de communication citée par Le Monde, exprimant par ailleurs la volonté de « casser la lecture uniquement politique des partis ».

Mais ce dont les gens ne veulent pas, c’est bien du politique, comme l’analysait avec beaucoup de pertinence Jean Baudrillard. Si le politique a une légitimité, c’est bien celle de se situer hors de tout contexte social ; c’est aussi celle de prendre en charge ce dont personne ne veut à savoir : représenter, incarner, décider. Il en va de même, me semble-t-il, de la citoyenneté qui a par trop goût de simulacre pour susciter quelque adhésion sincère.

L’époque, par ailleurs, n’est plus au « soi » mais à l’être « autre » protéiforme, multiple, fragmenté, inidentifiable et autoréférencé ; c’est un soi jouissif(ou « soit », sur le mode de l’injonction), un soi de l’émotion exprimé dans l’immédiateté d’un surgissement volatil. Le « soi » citoyen me paraît être un vœu pieux du politique, voire même une sorte de supplique terminale.

Soit LRM se trompe de cible, soit elle cherche à disparaître en tant que formation politique, médium et média alors confondus ; plus alors d’identité, d’identification possible, mais un amalgame délétère qui sonne le glas, s’il en avait été besoin, du politique, ce, par mimétisme sociétal.

A ce régime là, les électeurs eux-mêmes finiront eux aussi par disparaître, dans un réflexe salutaire…

 

Marc Bozec.



11/07/2017
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