le Musk (suite du D) 12/01/25

Un des supports de l’idéologie suprématiste et libertaire de Musk repose sur la violence. C’est aussi en cela, en se positionnant en écho à la société, qu’il fascine. La société, de manière générale, est devenue violente ne serait-ce que par une forme de positivité forcenée qui est dans le refus du négatif qui, dit Byung-Chul Han, génère une forme de terreur. Dans une logique du tout positif, il n’y a de place que pour ce qui n’arrive jamais à son terme : on brasse des informations, on les consomme sans générer de connaissance.  Somme toute on cherche à ne pas savoir, à se tenir éloigné de, en s’abimant dans de la consultation compulsive, dans la production et la consommation de soi.

Face à cette violence nous dit Jean Baudrillard (in « écran total ») une seule issue : la haine. « La haine serait un fanatisme de l’altérité » qui « compense la perte de l’autre par l’exorcisme d’un autre artificiel qui peut être n’importe qui ».

Il y a bien un fanatisme de l’égo chez Musk et en cela il ne peut que produire de la fascination. C’est une fascination qui relève de la révélation : face à ce qu’il dit du nouveau sujet, ce dernier ne peut se résoudre à entendre dire tout ce qu’il dissimule, à voir être révélé tous les catalyseurs de sa fuite. Il est aussi cet autre artificiel que l’on croit susceptible de tenir l’autre « immunitaire » (Byung-Chul Han) à distance. Son propos se nourrit bien de cette haine dont il fait le fondement de son discours.

La fascination reste alors la réaction possible face à la terreur et à l’expression de la haine.

Marc Bozec.



12/01/2025
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