la politique maternelle? (12/09/21)
Voici un extrait d’un texte de Valérie Gérard, professeur de philosophie, paru hier dans le journal Libération :
« Derrière les discours des opposantes et opposants les plus virulents au pass et au vaccin, il y a tout un imaginaire politique, ultra-libéral, anti-égalitaire et, en raison des affinités de cette mouvance, profondément réactionnaire. Autour de l’exaltation des défenses naturelles contre l’extériorité, il y a tout un imaginaire idéologique d’extrême droite. Dans la rhétorique qui exprime cet imaginaire, ”mon corps mon choix”, ”non au viol par le vaccin”, comme dans les parallèles obscènes avec les résistants, les juifs victimes de la Shoah, les séropositifs, il y a les mêmes torsions confusionnistes, méthodes d’extrême droite, que celles que mettait en œuvre la Manif pour tous en reprenant des slogans de 68. »
Le propos est fort pertinant. Serions-nous en prise avec la réversibilité chère à Jean Baudrillard ? C’est fort possible… Elle me semble doublée d’une repolarisation ou pour le moins d’un renversement instructif. Après la chute orchestrée du patriarcat au profit d’une société maternante et incestuelle (consumérisme ultra libéral oblige), voilà que l’ombre d’une position « paternelle » d’un état décisionnaire, à savoir l’impératif de la vaccination et le pass sanitaire, font hurler à la dictature et au viol de la conscience. Halte donc à l’état interventionniste sauf quand il met la main à la caisse et soutient les entreprises et les intermittents, tout en faisant l’impasse des artistes plasticiens, d’ailleurs.
« Si ça continue, je vais le dire à ma mère » semble-ton entendre…
Vers une société immature d’enfants jouissifs, gâtés et colériques qui confondent tout? Cela semble bien engagé !
Marc Bozec.
nb : le texte est cité par Christian Lehmann, écrivain et médecin dans son "journal d'épidémie"