La mort du net? (20/02/13)
Il va falloir vous y faire, internet tel qu’existant aujourd’hui est condamné à la disparition.
L’excès de l’information, des informations, s’inscrit en effet dans une logique spatiale que d’aucuns jugent déjà comme obsolète.
Il s’agira à l’avenir de gérer un flux temporel mondial en temps réel et de « synchroniser » le temps comme l’information.
La primauté sera donnée à l’information la plus récente dans le cadre d’ »un cyberflux constant et global » pour reprendre les termes de Xavier de La Porte.
Somme toute, les nouveaux « moteurs de recherche » ne seront que des accélérateurs de données inscrites dans une chronologie livrée dans l’instant.
Il faut s’imaginer une mise à jour constante, une sorte de « roue de la fortune » à la rotation accélérée, que seul le choix de l’internaute pourra arrêter dans son propre espace, à savoir l’écran de son ordinateur.
C’est là l’expression renforcée du « sacre du présent », ou plutôt de celui de l’immédiateté. La chronologie réduite à l’expression d’un présent hyper compressé pose à nouveau le problème de l’historicité. Le flux constant va interdire tout recul, toute possibilité de vérifier la véracité du propos.
Faute de sens, du signe à profusion, jusqu’à l’extinction d’un sens autre que celui d’être « communiquant » et localisable à tout moment. Plus que du sens, du simulacre, du simule-acte…
Ne doutons pas de la capacité de fascination de ce flux constant. Il est fort à parier qu’il agisse comme un vortex et que de compression accélérée en compression accélérée, on atteigne le « degré zéro » de la temporalité et de la communication. Peut-être est-ce même là ce qui est visé : l’annulation généralisée et l’indétermination sur un fond d’excitation totale et radicale.
Marc Bozec.
Pour ceux qui seraient curieux des prémices du mouvement, consultez le site de « tweet ping »