l'art de la fuite (08/06/21)
Mon royaume pour un cheval aurait dit Henri III d’Angleterre, atterré par la défaite de ses troupes face aux Tudor et souhaitant s’enfuir (dans la version shakespearienne). Mais quid de la fuite aujourd’hui ? Il semble que le « souriez vous êtes filmés » soit invariablement de mise et qu’en guise d’équidé, ne soit plus envisageable que le cheval de Troie : souriez, vous êtes formatés, sinon…
Etonnant que ce soit Sinon, d’ailleurs, qui persuada les troyens d’accepter ce qu’il présenta comme une offrande faite à Athéna et qu’aujourd’hui ce soit une petite conjonction restrictive qui donne le « La » de part et d’autre, et ce loin de toute référence à la raison, à la prudence comme à la sagesse.
D’un côté l’enfant capricieux et procédurier qu’est le nouveau sujet et de l’autre le sociétal maternant qui pose les conditions à sa bienveillance : consommation, transparence, duplication de l’identique jusqu’à la perte de tout repère tangible.
L’époque a-t-elle perdu l’épique ? Pour ce qui est de l’éthique, n’en doutons pas… Quant à la possibilité de fuite...
Marc Bozec