Individu

Individu, indivis, qui ne peut être divisé sans que son unité soit brisée.

Cette définition repose sur le principe d’une unité dont il reste à savoir ce dont elle est faite. Dire de l’individu qu’il est une unité, c’est poser qu’il est un tout constitué d’éléments indissociables dont l’interaction concourt à cette même unité. Cela étant dit, reste à identifier ces différents éléments. C’est cela même qui agite les sciences humaines : savoir ce qu’ils sont, les sérier, les hiérarchiser, ce afin de cerner au plus près l’individu. Il en va cependant de ce dernier comme de l’Arlésienne : plus on parle et moins le trouve.

Il reste, somme toute, insaisissable, indéfinissable autrement que par excès ou par défaut ; l’identifier semble rester une démarche vaine. On sait que cela existe, sans pour autant savoir ni pourquoi ni comment, mais quoi qu’il en soit, on s’en méfie.

Désigner quelqu’un comme étant un individu, ce n’est pas vraiment le tenir en odeur de sainteté : peu recommandable, louche, peu fréquentable, les adjectifs ne manquent pas qui le posent à l’écart, à distance respectable. L’idée de l’unité inquièterait-elle ?

On peut noter au passage que les sciences humaines (la  psychologie, la sociologie se sont ainsi légitimée en se parant du nom de sciences) n’abordent l’individu qu’à travers les interactions avec son milieu. Les questions les plus fréquentes interrogent les effets de ce même milieu sur l’individu et non l’inverse. C’est dire que ce dernier n’a d’expression, de réalité que par la société dans laquelle il évolue qui est paradoxalement elle-même constituée d’individus…

Par ailleurs que l’on soit un individu passe, mais prétendre à l’individualisme, c’est prendre le risque d’être fustigé en tant que tel et de passer pour un égoïste.

L’individu ne se définit que par l’impact qu’il a sur les autres et par celui que les autres ont sur lui. Un groupe d’individus peut constituer une société à condition qu’un « contrat social » fasse qu’ils soient liés les uns aux autres. Qui dit contrat dit respect ou violation, et, quoi qu’il en soit, prise en compte de l’autre. A ce régime tout pourrait aller, la loi visant à une certaine régulation.

 Il se trouve que cependant plus ça va et moins ça va, et que ça se lézarde, se fissure, mais surtout se fragmente. On aurait pu s’attendre à l’avènement de l’individu après les effondrements successifs des régimes collectivistes ; il n’en fut rien et à tout considérer, l’individu semble être devenue une pure utopie.



29/02/2012
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