fin d'année (damnée?) 03/01/21

Cette année écoulée est un véritable panoptique des paradigmes dont use et abuse notre société : précipitation, excitation, immédiateté sacralisée, tout à jouir, déni, confusion des registres, incurie et déresponsabilisation du politique, visibilité de tout exacerbée, défactualisation, complotisme et victimat.

A cette longue liste, qui suggère quelque maelstrom, ajoutons l’émergence d’une forme d’extase de la surenchère dans la perte vertigineuse du sens comme de la représentation : plus rien ne se présente, tout advient avec la prétention de faire évènement dans un rythme stacanoviste de production à vide.

Somme toute, la machine s’est emballée au point sans doute de frôler l’entropie du système, si ce n’est d’y tendre faute de mieux à l’horizon.

 

Face à la lisibilité de toute chose, telle que voulue par l’obscénité ambiante, à la démesure emphatique du discours, c’est de manière microscopique que se réalise une partie de l’entropie. A la démesure, répond une autre démesure, virale elle aussi, avec la capacité de provoquer un réel effondrement sociétal, dans une forme de potlach effréné. A toute réponse, une autre surgit, mutante et inattendue. Le Covid comme forme de la part maudite, pourquoi pas après tout, puisque plus aucun échange réel n’est possible à l’aune de la surenchère.

 

Que l’on se rappelle, encore une fois, les propos de jean Baudrillard : « simplement, il semble que l’espèce ait franchi un point spécifique mystérieux d’où il soit impossible de régresser, de décélérer, de ralentir ». Il semble qu’elle soit allée encore un peu plus loin. Encore une fois, affaire à suivre, autant que faire se peut…

 

Marc Bozec.



03/01/2021
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