Excès (24/06/22)

On sait l’excès être le paradigme de nos sociétés ultra libérales. Et ce même excès on sait qu’il se nourrit de toutes formes de tentatives régulation, lesquelles sont vouées à l’échec, ce d’autant  qu’elles sont le plus souvent des plus excessives.

 

La spéculation est une forme de l’excès actuellement à l’œuvre, elle va de pair avec la surenchère et l’inflation. Que ce soit d’ailleurs au niveau de l’individu, comme au niveau des états.

 

L’individu est en proie à l’inflation en ce qu’il vise à une forme d’accroissement de soi comme instrument de paiement (et de surcroît, comme valeur étalon) qui entraîne d’abord le simulacre d’une hausse de sa propre valeur mais aussi une dépréciation de soi. Tout cela on le sait parce que « je le vaux bien ». Et là, il est bien question de surenchère. C’est un soi monnayable auto référencé qui a un peu tendance a oublier l’autre comme l’Autre d’ailleurs. L’individu est en mode spéculatif permanent : il cherche à tirer un profit, qu’il estime comme dû, par anticipation de sa valeur à venir. Rien qui ne prédispose au sybaratisme et encore moins à l’ataraxie, mais plutôt à un mal-être profond et à un égo centrisme exacerbé et procédural. A défaut de pouvoir, il consomme et possède mais aussi se consomme et se possède dans un beau marche de dupe : il est le maître comme l’esclave et aussi le marchand d’esclaves.

 

Quant aux états, il semble qu’ils soient bien la matrice de cet individu on ne peut plus formaté, de ce nouveau sujet de lui-même. La guerre qui ravage l’Ukraine ne semble en fin de compte n’être rien d’autre qu’un déclencheur dont on peut se demander si elle n’a pas été sciemment approuvée par des états ultra libéraux pour provoquer un déséquilibre propice tant à l’inflation, qu’ à la surenchère et à la spéculation. C’est d’ailleurs sur ce registre que fonctionne ce conflit tant sur le terrain, sur les places boursières que dans les médias ; à la différence que ne procédant plus du surgissement et de l’immédiateté, du consommable, de l’excitation et de l’obscène, l’information le concernant en est de moins en moins relayée. Mais aussi, il faut comprendre, il a fait si chaud…

 

Loin de moi tout propos complotiste, mais encore une fois la lecture de l’excès par l’excès, histoire d’avoir la prétention d’y échapper tout en y succombant...

 

« De toute façon, il vaut mieux une analyse désespérante dans une langue heureuse qu’une analyse optimiste dans une langue désespérante d’ennui et démoralisante de platitude, comme c’est le plus souvent le cas. »C’est que disait Jean Baudrillard dans son livre « la pensée radicale ». Et il est vrai que sa manière poétique d’aborder le monde nous manque cruellement…

 

Marc Bozec.



24/06/2022
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