enrichissons-nous et le ciel...(11/04/21)

On ne prête qu’aux riches… Alors offrons-nous le luxe d’au moins enrichir notre vocabulaire. Aujourd’hui, amis de la culture que je sens frémir d’impatience, nous placerons la cotation au plus haut avec « ipséité » qui désigne une chose ou une personne exclusivement selon ses références propres : ainsi, qui fait preuve d’ipséité, n’est pas réductible à qui que ce soit d’autre. Cela sans pour autant que cela ait à voir avec l’authenticité ou la singularité mais plutôt avec l’altérité.

 

On comprendra d’autant mieux, sous cet éclairage, que le mot soit tombé en désuétude au profit de la diversité et de « l’expulsion  de l’autre » pour reprendre le titre d’un livre de Byung-chul Han.

 

Ce dernier avance avec pertinence que « l’impératif de l’authenticité produit une contrainte envers soi-même, la contrainte de s’interroger en permanence, de s’épier, de s’assiéger et renforce ainsi le rapport narcissique à soi-même(…)Stratégie de production néolibérale, l’authenticité produit des différences commercialisables (…) . L’autre subit la torsion nécessaire pour que l’égo s’y reconnaisse. » D’où cette expulsion de l’autre devenu un frein à l’exploitation de soi par soi et que le nouveau sujet a tendance à réduire à l’expression du même pour mieux le neutraliser.

 

 

Certes difficile à placer dans un diner entre amis ou en famille ! Mais qu’importe : vous avez de quoi en imaginer la saillie en ces temps de confinement. Il est à ce sujet assez étonnant que nous ayons à vivre cela sur un registre social car à y regarder de près, il me semble que l’individu n’a jamais été autant confiné à soi-même à l’apparition de la pandémie.

 

Marc Bozec.



11/04/2021
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