enfance dédoublée (23/0/24)

Tiens, un article ! L’auteur se faisait rare ajouteriez-vous, ce qui ne me rend que plus cher à vos yeux, du moins suis-je en droit de l’espérer…

Venons-en à nos moutons si j’ose dire. Un récent article de presse faisait état du chiffre suivant : en moyenne un adolescent aura vu postées 1300 photos de son enfance sur les réseaux sociaux… C’est dire le zèle parental dans cette logique de dédoublement et d’absorption du réel : au moins sont-ils là, preuve à l’appui, les meilleurs parents qui puissent être, cautionnés par le miroir abyssal que devient alors l’écran sensé être, ne l’oublions pas, la courroie de transmission incontournable de toute vie sociale. (D’une société pornographique telle que nous la subissons ou l’entretenons pour certains d’entre nous).

Cela va sans dire, le tout à grand renfort de « like », comme « amen numérique » d’un « contexte de domination » (pour reprendre les propos de Bynug-Chul Han in « la fin des choses)

Voilà donc les chérubins neutralisés et livrés à l’adoration numérique partagée et à la pixellisation de leur quotidien, ce, jusqu’à sa dimension la plus intime. Il ne leur restera plus qu’à prendre la suite sitôt qu’ils seront équipés du dernier smartphone.  Quant à leur intimité, ils pourront, en toute logique, en faire fi et s’exposer à l’envi dans les situations les plus grotesques, voire même les plus scabreuses ou pornographiques qui soient dans le fol espoir de générer le sentiment impossible de leur propre valeur.

Ah, les vertus de l’exemplarité !

Marc Bozec.

Ps :  en ces temps hautement procéduriers, on pourrait s’attendre, un de  ces jours, au réveil d’un de ces ados instrumentalisés qui pourrait tout à fait intenter un procès à ses géniteurs…



23/09/2024
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 13 autres membres