De la dispersion (encore!) 03/08/13)

Nous avons dit du nouveau sujet qu’il était déstructuré sur le mode de la fragmentation et de la dispersion.

Quel choix lui est-il laissé d’être autre ?

La société dans laquelle il évolue lui pose cet impératif de la dispersion et feint de viser son contraire.

Là où elle fait l’apanage de l’individu, elle dit en même temps son impossibilité à être. Pour cela elle le sollicite, l’exhorte sur le registre catégorique de l’excitation permanente. La société produit des flux ininterrompus et gère ses « éléments » en tant que flux producteurs de flux.

Somme toute elle produit des injonctions à l’inattention. Et faute de pouvoir être en mesure d’assurer (et d’assumer) des fondamentaux humanistes, elle produit du simulacre et des « simulactes ».

Ce sont des simulacres qui ont valeur dans l’instant de leur émission, et qui sont renforcés, validés parce qu’eux-mêmes inscrits dans des flux de productions.

La production conjuguée à la dispersion produit une sorte de saupoudrage inopérant. Il relève du virtuel sans pour autant que l’on puisse le créditer d’une probable réalisation.

Ce qui compte, c’est l’effet d’annonce, l’édiction d’un but qui n’a pas vocation à se réaliser.

L’impératif de l’inattention a cela de redoutable qu’il favorise l’oubli quasi immédiat. Par ailleurs, il est une caution du tout à jouir, un élément d’une auto-absolution sans risque.

Ainsi la mémoire ne pourrait-elle avoir de devenir que comme stockage d’éléments déclencheurs dans une errance vouée à la jouissance répétée.

L’hédonisme contemporain est sans doute lui-même sa propre limite comme l’est celui qui le vise comme fin en soi ; et cela, pour partie, faute d’une unité propre à le revendiquer et à l’assumer.

 

Marc Bozec.



04/08/2013
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