allo maman bobo (06/06/21)
En ces temps préélectoraux, on voit se profiler, insidieusement, le spectre du tout sécuritaire. Souvent à peine esquissé, il est associé à cette idée bienpensante d’un égalitarisme forcené. Ainsi, après le tout vaut tout, le « je » vaut « tu » et réciproquement, et surtout que personne ne fasse autorité en quelque matière que ce soit, et que personne ne soit supérieur ou plus compétent que le « je » qui énonce (d’aucun n’ayant pas saisi que l’Egalité de notre devise est bien face à la loi et aux droits et devoirs du citoyen et qu’il ne s’agit en rien de gommer toutes les différences et encore moins de les amalgamer).
Ce tout sécuritaire, (et non sécurisé) est étonnant après une longue phase toujours en cours de déboulonnage systématique du patriarcat.
Par le passé, le tout sécuritaire était invariablement associé au tout autoritaire : il s’agissait bien alors de fustiger le rôle castrateur du pouvoir, du père en quelque sorte… Il semble qu’il en aille tout autrement de nos jours : c’est une sécurité assistée, maternante et incestuelle à laquelle aspire le nouveau sujet.
C’est une sécurité du tout à jouir dans une démocratie voulue d’autant plus participative qu’il n’y a ainsi pas de risque d’être le laisser pour compte de la jouissivité procédurale ambiante (gare à celui ou celle qui y ferait obstacle, on ne tardera pas à lui concocter une loi bien sentie et répressive à l’envi). Il va de soi que ce participatif, on se demande qui peut vouloir y aspirer vraiment avec notre mode de fonctionnement politique qui se nourrit d’effets d’annonce et qui permet aux gouvernants de soutenir la chose et son contraire…
C’en est à se demander si on ne risque pas de voir à court terme l’avènement d’une femme comme président. Au regard de la seule candidate en lisse (bien loin de la passionaria désopilante version Ségolène Royale), il y a du souci à se faire…
Marc Bozec.