Vers la faim du sexe?(27/05/12)

 

Nous avions déjà évoqué dans un article sur le « genre », une certaine forme de déni du sexe comme marqueur identitaire fatal, et cela au profit du choix du ge

nre, autre forme d’autoréférenciation patente.

Le sexe nous détermine et nous pose face à l’autre dans un espace de dualité dans lequel le désir joue le rôle de moteur essentiel, et ce quelque soit le choix et l’orientation sexuelle.

Après avoir été l’objet de la pudibonderie, de la pornographie, puis du délire d’une « libération », voilà le sexe comme objet d’une convoitise bien particulière.

Un artiste japonais de 22 ans, après s’être fait châtré et avoir conservé son sexe deux mois au congélateur, l’a mis sur le marché de la dégustation, pour la modique somme de 200euros par personne. Et il a trouvé preneurs…

Ce personnage se décrit comme asexué (ainsi que se déclarent 58,5% des jeunes japonais, pour 36% des jeunes japonaises) et a donc choisi d’instrumentaliser son sexe auquel il ne trouvait aucune utilité…

Le voilà donc « libéré » de l’appendice inutile !

Donc, no sex… Ce qui est curieux, c’est qu’au départ, il comptait le manger lui-même, et ne l’a partagé que pour payer l’acte chirurgical. Cet auto-cannibalisme interroge, et on peut le poser comme un retour sur soi, une mise en boucle, une forme de forclusion définitive : plus rien ne sortira de lui qui puisse donner du plaisir, de la vie et poser cette dernière comme intimement  mortelle. Plus rien qui ne l’expose dans le cadre déterminé d’une appartenance sexuelle, d’une identité réelle : le voilà « angèlisé » en quelque sorte, extrait pour partie de la symbolique et du réel, dé-tendu, mais surtout le voilà pleinement autoréférencé.

Peut-être une annonce précoce de la fin du sexe, mais surtout l’expression de ce que l’individu est devenu pour lui-même un objet de consommation…

 

Marc Bozec.

 



27/05/2012
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