TRANS-MISSIONS 20/04/15

Transmission des savoirs.

 

Voilà une expression qui sent le souffre et qu’il convient de ne pas évoquer dans les IUFM sous peine d’anathème.

Déjà le mot transmission prête à la méfiance : elle  procède du don et appelle donc une forme de contre-don, ou autrement dit  une dette symbolique. Intolérable pour le nouveau sujet dont on sait qu’il baigne dans l’auto-référenciation et dans la suffisance instrumentale.

Savoir : ça, il sait qu’il sait depuis qu’on le lui surine à longueur de fiche d’évaluation. Mais il s’agit bien sûr d’une forme particulière de savoir, qui elle n’a d’autre référence que le pulsionnel exacerbé de notre sujet bientôt parfumé au victimat salvateur.

 

Accepter qu’un tiers, et à plus forte raison un ainé, puisse détenir un savoir, cela ne le concerne pas et risquerait même de l’offusquer. S’élever pour acquérir ce même savoir n’est pas de son fait, qu’on se le dise ! Ce serait accepter qu’on ne traite pas toujours d’égal à égal et que donc, on ne négocie pas dans tous les cas, sauf  encore une fois, face à son égal…

 

 

Donc, on ne transmet plus de savoirs, ce, dans la mesure où cela est une entrave au tout à jouir ambiant, et à l’excitation érigée en rythme de vie de notre société.

 

D’ailleurs je propose que l’on ajoute à la novlangue pédagogique le concept de « trans-maître », qui cela va de soi, sera la suite logique des « post-maîtres » d’une époque déjà révolue. Il s’agirait d’un enseignant en devenir, loin de tout dogme autre que celui qui sied à la dévotion à la sainte pédagogie et dont le cri serait : «  je doute donc je suis, enfin si je puis me permâitre ! » (le mot « mèremaître » reste encore  à créer, ainsi que celui de « mèreturbatrice » contre le pèreturbateur)

 

Salutations printanières,

 

Marc Bozec.



20/04/2015
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