Rien... (20:06:12)

Aujourd’hui, rien : c’est ce qu’écrivait Louis XVI sur son journal le 14 juillet 1789*.

 

Aujourd’hui, rien : du vide, de la vacuité, avec un brin d’ennui et de lassitude. C’est un de ces moments de vie abhorrés de nos contemporains pour lesquels il faut qu’il y ait toujours quelque chose. Quelque chose qui les fasse courir, se hâter, se précipiter dans la perspective d’une jouissance, et dont le temps pourrait les priver s’ils venaient à ne pas le remplir jusqu’à ce qu’il vomisse ses propres tripes. On fuit, on se fuit comme on peut…

 

Moment du rien, du vide, de la vacuité, moment d’une intense richesse parce qu’il nous renvoie à notre nécessaire finitude, au choix que nous pouvons alors faire d’ornementer notre destinée et de faire en quelque sorte sourire la fatalité de notre présence au monde.

Le vertige face au vide a parfois quelque chose d’enivrant. C’est le possible de la chute différé dans la contemplation de son expression, par les mots qui nous retiennent face au gouffre.

La fuite n’en reste pas moins possible, et elle est plus aisée qu’elle ne pourrait l’être face à notre propre miroir…

 

Marc Bozec.

 

(* Il parlait bien sûr de la chasse dont il était rentré bredouille.)

 

Ps : J’avais « rien » à dire, voilà qui est fait…



21/06/2012
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