Qui de la poule...(O4/04/12)
Qui de la poule ou de l’œuf…Deux écoles s’opposent sur ce qu’est l’individu et sur son rapport à la société : l’individu est-il le fruit de la société, ou la société est-elle le fruit d’individus ?
Les deux questionnements sont légitimes et recevables. Il serait peut être plus simple, pour sortir d’un éventuel dilemme, d’envisager la concomitance des deux, et de les traiter comme deux concepts inextricablement liés en excluant tout principe de causalité abusif et simpliste.
Les faits de sociétés ne surgissent pas ex nihilo, et les individus ne sont pas sans se positionner face à des impératifs sociaux. Il y a toujours interaction…
Ce qui est intéressant, c’est que d’où que l’on regarde (depuis la société ou depuis l’individu), on se trouve confronté à des mythes « réciproques » : la société nourrit le sien face à l’individu et l’individu face à la société. Pour la première, l’individu inquiète et pose question, en tant que possible « in divis », et pour le second, la société lui complique l’existence en ce qu’elle est le terreau de la reconnaissance mais aussi de la frustration.
De part et d’autre un imaginaire. Et c’est peut-être là, du côté des représentations mutuelles, qu’il y a à chercher, à questionner, et que l’on peut s’extraire de la recherche d’une réponse qui n’a pas forcément lieu d’être.
Il va de soi que de l’attitude de chacun peut dépendre le bien (ou le mal) de tous. La position morale kantienne posait déjà l’ambigüité de la relation de l’un aux autres, ne serait-ce que par la nécessaire revendication de la singularité du regard et du jugement d’une des deux parties confrontée à l’idée qu’elle se fait de l’autre.
Et voilà une autre question qui surgit : celle de la liberté, de l’indépendance, du libre arbitre.
Donc, qui de la poule ou de l’œuf…
Tous aux abris de nos représentations avant que le temps ne se gâte !
Marc Bozec.