pokémon quoi?

Géolocalisation et réalité augmentée, deux ingrédients définissant le jeu « pokemon go » et qui ne sont pas sans rappeler une certaine virtualisation du rapport au monde, un doublage de la réalité assez significatif (il  ne s’agit  pas du double de la réalité cher à Baudrillard). Ce doublage est un doublage extractif, qui extrait de la réalité pour tenter de la transformer en un support neutralisé par le filtre de l’augmentation.

 On passe de la géolocalisation du réseau entre pairs(les adolescents ne cessant de s’appeler sur leur portable pour dire où ils sont et activer le réseau distancié), à géolocalisation du réseau informatisé et intrusif mais dont la familiarité paradoxalement rassure (prise en compte de l’environnement immédiat, des données personnelles du compte associé).

L’appartenance au réseau des chercheurs arpenteurs de pokémon, introduit dans une sorte de famille dans laquelle l’autre est neutralisé par la répétition du même : il est mon double et je n’ai en rien à me confronter à lui, ce d’autant que la sphère de son activité est associée au virtuel.

Ce qui est à relever, c’est la nature du support, à savoir des personnages issus d’un jeu initialement créé pour les enfants, mais aussi l’âge des « pratiquants » : le phénomène touche en effet même des adultes… Serait-ce une forme de régression ou bien la mise en exergue d’un besoin de fuite, d’extraction du réel, doublé d’une demande de « maternisation » de la réalité ? Quoi qu’il en soit, les pratiques intrusives du « fournisseur », à savoir Niantic Labs, ne sont pas sans rappeler un certain « big brother »… Personnellement, je pencherais plus pour une version plus incestueuse, celle d’une « big mother ».

Nous vivons une époque formidable…

 

M Bozec.



20/08/2016
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