Performance rendement et cadence...(30/04/13)

Performance, rendement et cadence. On croirait à une injonction productiviste et industrielle. C’est là, étonnamment, le crédo du nouveau sujet.

C’est comme si l’on avait affaire à une industrialisation de l’individu. D’aucuns ont d’ailleurs déjà évoqué sa prolétarisation.

 

Réduit à l’expression de la reproduction du même sur un registre jouissif, auto-référencé, le voilà devenu sa propre unité de production (et de reproduction), ainsi que de publicité.

Et s’il subsiste une unité, c’est bien là qu’elle se trouve, dans la mobilisation à produire du fragment et à jouir dans une cadence effrénée, successions d’instants déconnectés de toute histoire, mais orchestrée par la mise en réseau, le simulacre du partage.

Il va de soi qu’à défaut d’une exigence vis à vis de soi, dont on pourrait supposer qu’elle soit émancipatrice et édifiante, se met en place une dictature de soi par soi et pour soi.

 

Le mal être est sans doute ainsi alimenté puisque les pulsions démultipliées ne peuvent trouver ni l’espace ni le temps de leur expression. L’autre, instrumentalisé lui aussi dans une chaîne de production, ne finira par ne plus offrir que la perspective d’une délocalisation éphémère.

 

D’abord la dépression, puis peut-être l’effondrement sur soi. Le nouveau sujet hyper centré comme espace de sa propre disparition ?

Il ne lui reste, dans l’immédiat, qu’à se vendre pour échapper à lui-même et sa propre surproduction.

 

Marc Bozec.



30/04/2013
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