Lire, ou relire Albert Cossery(19/04/12)

 

Albert Cossery est un auteur vraiment singulier, comme le sont les personnages qui peuplent ses romans. S’il fut sans doute l’un des derniers dandys, ceux qu’il met en scène sont le plus souvent pauvres, loqueteux, mais fiers et dignes. Ni l’auteur ni ses personnages ne s’embarrassent du superflu, ils aspirent à une vie libérée des contingences matérielles dans laquelle la paresse a une place d’honneur. Quel autre but avoir dans la vie que de ne rien faire ? C’est la question qui revient  en boucle dans chacun de ses romans.

L’un d’entre eux, sans doute le plus « contagieux » de tous, annonce la couleur dans le paradoxe de son titre : « des fainéants dans la vallée fertile ».

Une famille entière, composée essentiellement d’hommes y voue un véritable culte à la paresse, au sommeil, au point qu’ils ne s’émeuvent et ne sortent de leur léthargie que lorsque l’annonce est faite que ce dernier est menacé.

Des phrases précises, ciselées, des mots posés au compte-goutte, un rythme enjoué, tout est en place pour nous inciter à une lecture paresseuse.

A un moment de notre histoire où il n’est question que de consommer, de « travailler pour gagner plus », et ou la véritable singularité n’est plus de mise, lire (ou relire) Albert Cossery est presque une sorte d’acte de résistance…

 

Marc Bozec.

 

NB : voir en lien (page d’accueil) l’interview  qui lui a été consacrée.



19/04/2012
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