La pensée virale (10/11/12)
La pensée virale ;
Que pourrait bien être une pensée virale ? Quoi qu’il en soit, à trop vouloir la définir, on risquerait d’aller à l’encontre de ce qu’elle pourrait recouvrir et de faire qu’elle se contamine elle-même et disparaisse dans son propre écho.
C’est une pensée aux aguets, une pensée cultivée, singulière, et qui se joue des signes de l’excès pour mieux s’en préserver.
C’est une pensée à la fois actuelle et inactuelle, capable de percevoir avec recul tout en œuvrant au sein même de son, de ses objets. Somme toute une pensée paradoxale, presque insaisissable, capable d’occuper les moindres failles, de se détourner de l’évidence apparente, de destituer, de désacraliser, tout en restant sur le registre du jeu (et du je), de son propre jeu et en s’aventurant dans celui de la pensée binaire.
C’est une pensée de l’individualité, une pensée à la fois du risque et de la préservation.
Ce qu’elle risque, c’est son propre propos, ce qu’elle préserve, c’est l’unité assumée de l’individu cultivé. Entendons par là qui se construit et se revendique dans son rapport au monde, qui se grandit, s’élève par l’apprentissage de la confrontation mais aussi de l’adhésion ponctuelle, de l’assimilation comme du refus.
Une telle pensée ne peut éclore que chez l’individu responsable de lui-même et assumé face à l’autre.
L’apprentissage des formes contaminantes de la pensée binaire, la saisie qu’elle peut en faire pour la retourner contre elle-même, la rendent ainsi virale et susceptible à son tour de contaminer. Il va de soi que c’est une pensée réactive, dynamique et quelque peu excessive dont le fondement réside en un certain cynisme adressé à elle-même.
Si elle use de fragments, du moins ceux-ci seront-ils identifiables puisque référencés…
Pas de fascination du quantitatif ni d’un quelconque passé soi-disant bienheureux, mais un certain éclat original et quelque peu dérangeant…
M bozec.