fragment et culpabilité(19/01/13)

Dans un précédent article (dette et fragment), nous évoquions la dimension de la relation parents-enfants et concluions sur ce qu’elle était alimentée tant par l’autoréférenciation  que par la culpabilité.

Le nouveau sujet s’extrait de la dette symbolique, et ses géniteurs tentent de continuer à faire du lien, à dire la relation de filiation. Ils ne sont entendus que sur le registre d’une dette particulière : les parents doivent tout à leurs enfants et ces derniers ont tous les droits, y compris celui de les consommer.

Face à l’échec de l’éducation, apparaît, sur fond d’écran, la culpabilité.

Cette culpabilité est d’autant mieux entretenue qu’elle est induite par une société par trop maternelle.

Si le rôle du père déjà évoqué est de provoquer l’émancipation, celui de la mère s’exprime plus sur le registre de la psychologisation, du fusionnel, de l’affect, doublé d’une tendance entretenue  à la culpabilisation.

Sur le plan sociétal, c’est la plainte, le victimat, le procédurier qui en sont l’expression. Guère de place au père là-dedans surtout s’il veut poser quelque limite que ce soit ou quelque injonction à grandir…

Que peuvent faire alors les parents ? Tout simplement racheter le droit à être parents et à maintenir un lien qui n’a plus rien à voir avec quelque transmission que ce soit. Le paradoxe est là qui fait qu’ils rachètent le déni d’eux-mêmes dans un simulacre de consommation, de potlatch à sens unique, qui leur donne l’illusion de la légitimité perdue. C’est là qu’il y a inversion de la dette entendue comme une prise en charge dénaturée qui soulage du constat de l’ingratitude et de la perte de légitimité.

C’est particulièrement criant pour les femmes divorcées qui culpabilisent et que l’on fait culpabiliser à l’envi. Leurs enfants ne se privent pas de faire chorus, inconsciemment certes, et jouent la relation sur le mode du chantage affectif.

Face à l’expression du fragment, ce qui fut autorité (dans le sens »qui fait autorité ») vole en éclats.

La communication parents-enfants se résume alors souvent à la confrontation d’éclats et de fragments dont la proximité provoque conflits et incompréhension.

Par ailleurs, sans les deux morceaux du « symbolon » comment des interlocuteurs peuvent-ils se reconnaître ?

 

Marc Bozec.



19/01/2013
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