Education : saucisson! (10/04/12)

Pour éduquer, enseigner, il faut évaluer. Cela semble aller de soi : on est en droit de pouvoir, de vouloir mesurer les effets d’un acte éducatif, ne serait-ce que pour en identifier l’impact.

 

En termes d’éducation, il faut du temps pour connaître la portée de ses actes, ce d’autant qu’il s’agit à la fois d’une transmission et d’un échange, et que les données observables sont en constante évolution.

 

Un acte d’enseignement a lui aussi besoin d’un retour qui permette d’en connaître la perspicacité. Cependant, l’évaluation ne sera toujours plus ou moins qu’un éclairage partiel et daté de ce qui est à un instant « t ».

 

Une fois posée la nécessité d’évaluer, penchons-nous sur les pratiques en vogue.

L’élève est abordé comme détenteur potentiel de séries de compétences qu’il faut valider et non plus dans la globalité de son évolution (et cela dans une perspective rousseauiste qui pose qu’en tout état de cause, l’enfant est « acteur de sa propre pédagogie » et qu’il sait déjà…).

 

Face à la difficulté de transmettre et d’acquérir des savoirs, on a placé des jalons découpant les acquis en termes de compétences, et cela dans le but de faire progresser l’élève, ou plutôt les élèves (en termes de résultats attendus et manipulés, la différence est de taille).

Face à une carence interne, celle de l’individu élève, celle de l’enseignant, mais surtout celle du système éducatif, on met en place une construction « spasmodique » dont le but est de se rassurer quant aux pratiques et aux résultats.

 

En primaire, cela peut avoir des effets catastrophiques, et l’on voit certains inspecteurs faire bachoter à la veille des évaluations nationales, et d’autres donner libre cours à leur ire en fustigeant les enseignants pour leur incapacité au regard des résultats à ces mêmes évaluations. Quant à l’effet angoissant produit sur les élèves et leur famille, n’en parlons pas !

Si vous ne l’avez déjà fait, prenez le temps de regarder le livret scolaire d’un élève de CM2, vous serez édifiés…

 

Plutôt que d’envisager les individus dans leur globalité on préfère les découper en rondelles de saucisson pour fournir la table des grands pique-niques de la pédagogie laquelle ne sait plus où donner de la tête.

Mais qui acceptera de jouer le rôle du cornichon ? Il semble malgré l’inconfort de la position que le casting soit déjà terminé…( ne cherchez pas non plus à briguer le poste de dindon de la farce, il est déjà pris !)

 

Marc Bozec

 

 



10/04/2012
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 13 autres membres